‘Thinkpiece’ sur Apprentissage 2020-21

Optimisation d’Opportunités d’Apprentissage

(Pendant/post CoVid).

These are my thoughts towards the end of the academic year 2020-2021 concerning the challenges we have had to face in terms of the uncertainties related to CoVid itself and rapidly changing political decisions regarding university attendance and teaching.

This is a personal perspective based upon the fact that, on the basis of medical advice, I have not set foot in a physical classroom since March 2020.

I believe that we have learned a significant amount about new technologies and their potential value which we may well wish to continue to exploit even when ‘normal’ teaching and learning is restored to us.

This is written in French as the people with whom I would like to engage in discussion are native French speakers.

Please feel free to use the ‘comments’ form at the bottom of the page if you would like to offer your observations and opinions……….

Introduction.

Depuis quelques mois, nous avons dû modifier nos approches pédagogiques à plusieurs reprises. Il ne s’agit pas des CMs, TDs ou des TPs, ni présentiel – v – distanciel  – la définition de ces termes vient d’un concept désuet d’enseignement, MAIS l’objectif ultime de l’enseignement, c’est l’apprentissage. Il faut qu’on prenne la perspectif de nos usagers : nos étudiants. Pour eux, chaque heure accordée à un programme, un UE, représente ce que j’appelais (dans une autre vie comme Maître de Conférence en Angleterre) :  ‘a chunk of learning opportunity’  (un gros morceau d’opportunité pour apprentissage : dorénavant GMOA).  Evidemment nos étudiants cherchent une optimisation de ce GMOA en termes des 4 x ‘E’s vus de leur propre perspective :

• Effectiveness : est-ce que les résultats voulus / promis sont capables d’être atteint ?
• Economy : est-ce que c’est dans le ‘budget’ de l’étudiant (l’argent et temps disponible à investir) ?
• Equity : est-ce que c’est équitable à travers la promo / l’UHA ?
• Efficiency : facile ou difficile, vite ou lent, complexe ou assez immédiat ?

Nous aurons besoin de tous les outils à notre disposition pour répondre aux exigences de nos étudiants-clients et d’une apprentissage optimisée et efficace.  Ici on parle récemment d’hybridisation (A et/ou B), mais le terme global utilisé depuis les années 90s, c’est le ‘Blended Learning’ : un apprentissage basé sur un mélange judicieux des différentes approches à l’enseignement par l’enseignant et à l’apprentissage par l’étudiant.  Le meilleur ‘Blend’ / mélange change selon l’expérience et les préférences du prof et ses étudiants et les objectifs de son cours.

Notre expérience récente pendant presque 18 mois de CoVid nous a donné des challenges, mais aussi un sacré apprentissage dans les modes d’enseignement et d’apprentissage :

• 100% présentiel dite ‘normal’
• 100% présentiel ‘anormal’ (avec une stricte distanciation dans la salle de classe – qui avait la tendance à rendre les TDs plutôt CMs)
• Présentiel anormal et limité (moitié de la promo chaque deux semaines … mais impossible de couvrir tous les contenus des UEs en présentiel) sans ou plus une proportion en distanciel.
• Distanciel à 100% synchrone et/ou asynchrone avec des supports variés : sites web, Moodle etc.

Donc, le choix devant nous ce n’est plus si anodine et évident qu’A ou B : présentiel ou distanciel, mais plutôt un continuum des possibilités à choisir qui existent entre ces extrêmes pour identifier ce ‘judicious blend’ / mélange judicieux.  Ce choix doit rester naturellement avec le prof selon ses expériences et préférences par rapport aux Es (op.cit.) pour lui et ses étudiants selon son point de vue.  Bien sûr, dans une situation idéale, ça pouvait rester 100% présentiel, mais toutes les opportunités sur le continuum restent disponibles. Peut-être un mélange est capable d’offrir plus d’avantages d’efficacité au prof et aux étudiants et d’économie à l’Université (meilleure utilisation des salles de classe par exemple).

Le moment s’est présenté pour une réflexion sur l’apprentissage et puis l’enseignement vu l’expérience récente de l’université, ses enseignants et nos étudiants.  Nous sommes nous tous plus expérimentés, mais il faut qu’on prenne un moment à réfléchir pour qu’on puisse préparer la Rentrée 2021.

Si on a appris quelque chose ces derniers mois, c’est que la présence d’un prof et ses étudiants dans la salle de classe n’est pas du tout / n’est plus l’unique précondition pour un enseignement et un apprentissage efficace et réussi.   Il faut qu’on profite de l’opportunité présenté.

Une expérience personnelle.

Un arrière-plan utile

Je n’étais pas trop perturbé quand la possibilité, probabilité et puis la réalité d’enseignement à distance se sont révélées : mon premier site web pour enseignement et apprentissage (en support des cours en présentiel) s’est lancé en 1995 à Bournemouth Univeristy  en Angleterre  avec : emplois du temps, le programme de mes cours et supports CMs & TDs, liens aux autres sites, détails des contrôles, une espace partagée en ligne pour les étudiants pour qu’ils pouvaient partager leurs documents et se rassembler en temps réelle pour discuter entre eux et avec moi.  Le site est passé par plusieurs itérations et c’est la base actuelle (‘blended’) de mes cours d’aujourd’hui en présentiel et, plus récemment, en distanciel.  J’avais l’impression que d’adapter aux exigences du 100% distanciel aurait été assez simple avec cet arrière-plan, mais j’avais tort : c’était loin d’être si facile….

Dans un mode présentiel ‘normal’ j’étais presque toujours dans la salle de classe pour montrer mes supports sur mon site web ( www.tonyversity.com/students ), les introduire, les expliquer et de donner mes instructions quant à comment les utiliser dans le contexte des ‘blocs’ que j’ai créés avec leurs contrôles associés.   Mais dans le distanciel, ceci s’est avéré que plus qu’un challenge m’attendait….

Problèmes à résoudre :

Pour moi j’ai prévu quelques problèmes à aborder / résoudre et des choix à prendre:

1. Comment remplacer ma ‘présence’ afin d’animer les contenus de mon site web :
   1. Live streaming de CMs ou TDs par visio en-direct ?
   2. Enregistrement des CMs pour offrir un accès asynchrone ?
   3. Un mélange des deux possibilités ?
   4. Comment trouver un service fiable, stable, gratuit (pour moi et mes étudiants) avec des fonctionnalités essentielles pour l’enregistrement et visio en-direct
   5. Comment trouver un host efficace (uploading et téléchargement simple, fiable, vite et gratuite) pour mes enregistrements visios.
   6. Comment trouver une ‘colle’ pour tous ces éléments (parce-que j’ai jugé que c’était simple pour un étudiant de se perdre sinon):

• Visio en direct
• Visio asynchrone
• Supports CM et TD sur mon site web.
• Instructions pour les contrôles

Solutions adoptées

1. Remplacer ma présence physique.
   1. Solution.  Un ‘blend’ que j’ai jugé judicieux entre Visio en direct et l’enregistrement des CMs pour une consommation asynchrone, mon site web et des courriels.
   2. Rationale.  En-direct offre une expérience plus animé avec la fonctionnalité d’échange entre le prof et l’étudiants et étudiants – étudiants …. MAIS…. si jamais il y avait un problème de connectivité chez moi ou chez l’étudiant, tout espoir d’apprentissage s’évaporait. Force des problèmes de connectivité et concentration (étudiant et enseignant !) des heures au fil sur des CMs par visio en-direct, j’ai décidé d’enregistrer assez de CMs pour que les étudiants pouvaient les regarder ou les télécharger (même copier) à un moment propice de leur choix : pas de pression/stress et pas de problème de connectivité.
   3. Difficultés. Comment évaluer les systèmes disponibles pour enregistrement, visio en-direct et hosting ?  Les options recommandées par l’UHA pour visio (Renater et Web Ex) n’étaient pas du tout stables ou fiables chez nous, chez beaucoup de collègues et chez mes étudiants.  Comme beaucoup de mes collègues j’ai expérimenté avec Zoom : simple à l’apprendre, vite à télécharger, interface clair et ‘user-friendly’ et le plus connu chez les étudiants.  Q. Mais version gratuit ou payé ?  R : gratuit !

i.      La version gratuite est limitée à 30 + 10 = 40 minutes.  Un peu problématique peut être, mais à l’autre côté j’ai estimé que, par raison des difficultés de concentration, c’était mieux d’avoir une pause de 20 minutes avant le prochain RdV pendant laquelle je pouvais confier une tâche / discussion / un sujet à réfléchir aux étudiants avant la reprise.  Il y avait, quand même des problèmes te temps en temps (souvent des présentations par les étudiants) quand cette limite était trop restreinte.

ii.      A mon avis, c’est à l’Université de fournir les outils de base de l’enseignement : si ceci ne peut pas être une salle de classe, il faut fournir au staffs quelque chose fiable en parallèle : en ce cas un abonnement institutionnel à Zoom.

 2. Trouver un service fiable, stable, gratuit avec les fonctionnalités essentielles.

• Au début, j’utilisais le système d’enregistrement vidéo de Windows (assez lente et pas intuitif), puis Camtasia (plus de fonctionnalités mais un peu compliqué et lente), puis j’ai enfin choisi le fonction d’enregistrement intégré avec Zoom que j’utilisais déjà :

i.      Plus simple !

ii.      Plus vite !

iii.      Emplacement de l’enregistrement at sauvegarde évident

iv.      Possibilité d’enregistrer seul chez soi ou d’enregistrer en-direct avec un groupe

v.      Format : MP4 beaucoup plus vite à télécharger et d’installer chez le host

3. Trouver un host efficace : uploading et téléchargement simple, fiable, vite et gratuite.  Simple !  YouTube est gratuit et donne un accès familier aux étudiants et la possibilité de rendre des choses accessibles à tous (public) ou aux groupes ciblés.  Les liens et les codes d’embedding sont faciles à copier dans les courriels et sur les pages web.  Un autre rational pour ce choix de YouTube c’était que j’ai envie dans l’avenir d’utiliser plus les fonctionnalités de Google Drive and Google Docs et la relation entre ces deux et YouTube est simple et claire (YouTube appartient à Google).

 4. Comment trouver une ‘colle’ pour tous ces éléments ? J’ai vite adopté un système de courriels hebdomadaires adressés à chaque groupe d’étudiants.  C’était un peu chronophage pour moi, mais je l’ai pris pour essentiel et à mon avis, j’avais un bon retour sur l’investissement : il n’y avait personne qui réclamait d’être ‘perdue’.   Normalement j’envoyais ce courriel immédiatement après le cours en présentiel ou en visio dont les contenus étaient habituellement :

1. OK… après le cours, on est maintenant ici.
2. Qu’est-ce qu’il faut faire maintenant avant notre prochain visio en direct : la cible.
3. Rappel sur le contrôle en cours dans le ‘bloc’ : contenus, progrès anticipé, date limite, format etc
4. Liens aux Mini-CMs asynchrones et pages web sur mon site en support de b. et c.
5. L’invitation au prochain Zoom

Qu’est-ce qu’il nous manque à l’UHA (IMHO) ?

• Considérer les + / – d’un vrai VLE (Virtual Learning Environment) – environnement virtuel d’apprentissage.  Si on s’empare de l’opportunité devant nous du ‘Blended Learning’, il nous faut dans l’avenir, sinon maintenant, un VLE digne de ce nom pour qu’il ne s’agisse pas que du présentiel ou du distanciel aux bouts du continuum, mais une vraie intégration des deux: fluide, voire imperceptible.
  • Avantages :
    • Plus convenable et consistent : moins compliqué pour tous que d’avoir un grand variété d’approches et de logiciels en vigueur
    • Même système disponible à et utilisé par tous
    • Beaucoup plus de fonctionnalités que Moodle  (et moins ‘clunky’)
    • Plus d’intégration de l’apprentissage, l’enseignement et l’administration
    • De tels systèmes existent déjà et ils sont déjà expérimentés
    • Offre la possibilité de nous rendre au service de notre ‘client-usager’, le future étudiant : on pouvait lui offrir un programme selon ses préférences et contraints…  70% Présentiel / 30 distanciel, ou l’inverse même…. (ou aucune autre proportion entre 100% présentiel et 100% distanciel) : ‘Flexible Learning’.
    • Peut résoudre des problèmes d’emploi du temps : il y a des programmes (eg MICAI) ou nous avons des apprentis : qui veut dire que les autres (non-apprentis et la majorité) ont un programmation compressée d’enseignement sur que 2 ou 3 jours pour que les apprentis peuvent être présents.  Si on pouvait livrer l’enseignement à distance aux apprentis :
      • Les apprentis peuvent étudier à leur pas, aux choix, mode asynchrone
      • Les étudiants en présentiel peuvent bénéficier d’un EDT beaucoup plus convenable
      • Attirant à plus d’étudiants pour lesquels le présentiel n’est pas une option
      • Plus facile pour le staff et nos étudiants dans le contexte de CoVid (ou autre) qui rende impossible le mode présentiel (maladie du prof, prof en conférence par exemple).

• Désavantages :
  • Le coût – loin d’être non-négligeable
  • Le risque que le staff ne l’utilisera pas
  • Le challenge pour le staff de remplir le VLE avec suffisamment de contenus pour le rendre attirant pour les étudiants et complet pour les cours en 100% distanciel
  • Le challenge pour l’UHA en terme de paiement de staff et de propriété intellectuel.

• Dans l’absence d’un VLE : une licence institutionnel Zoom disponible à tous les enseignants

• Recognition par le système administratif qu’un enseignement peut être efficace même sans prof dans la salle de classe : il faut mesurer ‘outputs not inputs’ (les résultats – enseignement livré / opportunités pour l’apprentissage) plutôt qu’exclusivement un calcul basé sur les heures ‘passées’ et ‘visibles’ dans la salle de classe.

• Développement dans le centre d’informatique d’une vraie volonté à comprendre les besoins des enseignants par rapport au distanciel et le ‘Blended Learning’. Ceux sont les spécialistes dans l’informatique, certes, mais les profs sont les experts dans le domaine d’enseignement.   Franchement, les listes fournies venant du centre des logiciels disponibles (Renater etc) au début du confinement étaient bel et bien en dessous de nos aspirations : chaque prof a dû faire le même processus d’essai et de subir un gaspillage du temps assez considérable.  Il nous faut un perspectif dans lequel le centre informatique cherche à développer un service qui répond à nos besoins, plutôt d’une ‘livraison’ des choses avec lesquelles il faut qu’on travaille sans beaucoup de discussion ou de choix. Les ingénieur(e)s pédagogiques représentent un grand pas d’avance dans cette direction. Nous avons pris contact avec celles de la FSESJ et la FLSH avec grand intérêt et de bons conseils comme résultat. Même avant le CoVid (et pendant, actuellement quand même), je n’ai jamais entendu parler d’un VLE.   Pourquoi ?  Ceci me semble évident avec ce stimulus…

• Une acceptation générale que l’informatique en support de l’enseignement et de l’apprentissage avec un degré de distance n’est pas un ennemi, mais plutôt un outil : on ne peut pas le ‘dés-inventer’.   C’est tout à fait possible à concevoir une situation dans laquelle le distanciel ou une proportion de ‘Blended Learning’ peut livrer une valeur ajoutée même par rapport à 100% présentiel.

• Dès maintenant, donner le choix à chaque enseignant de comment faire la répartition des heures de ses cours sur le continuum entre 100% présentiel et 100% distanciel. A mon avis, le distanciel est beaucoup plus chronophage: ça m’étonnerais, donc, si’il y a beaucoup de profs qui vont choisir une équilibre au-dessus de 50/50 en faveur du distanciel.

Requête importante

On est presque à la fin de la notation des copies d’examens et on commence bientôt les jurys … On arrive à un moment quand, comme prof, on se retrouve devant une fenêtre d’opportunité assez courte avant les vacances qui nous permettra de réfléchir et de préparer pour la Rentrée.

Mais quelle forme de Rentrée ???   Quelle forme de préparation ?

Il faut qu’on sache ce qu’il nous attend comme options d’enseignement et d’apprentissage.  On n’ose pas statuer sur la certitude du présentiel ‘normal’… et puis une réponse hâtive un peu plus tard…

Est-ce qu’on peut définir une date limite sur le calendrier quand on détermine le format de la Rentrée ?  On pouvait dire aux profs et aux étudiants:

• La situation n’est pas clair à la date critique, donc on commencera et on restera sur le distanciel jusqu’au point que le risque est réduit suffisamment pour qu’on puisse basculer sur un ‘présentiel normal’ ou le mode ‘Blended’….  La décision à reconsidérer à la Toussaint.  Donc c’est clair pour les premiers deux mois au moins et on peut informer nos étudiants avant Toussaint de la forme de la reprise post-Toussaint.    OU
• On décide maintenant à commencer avec un mode ‘Blended’ dans lequel on peut changer les paramètres selon les circonstances : plus/tout vers le distanciel … plus/tout vers le présentiel

A mon avis, le luxe de laisser cette décision au retour des vacances en mi-août ne nous reste pas – n’est plus valable …  c’est beaucoup trop tard – sinon, ni les enseignants, ni les étudiants peuvent planifier leurs déplacements, enseignements, location de studios, billets etc.  [Pour info, en juillet 2020, notre partenaire allemand dans le programme Tri-Nat (avec l’IUT Mulhouse) avait déjà décidé qu’il resterait en mode distanciel toute l’année qui était très clair aux enseignants et aux étudiants : tout le monde était averti et pouvait planifier avec confiance, protégé des caprices des statistiques, décisions politiques, cas positifs déclarés dans nos cours etc].

A mon avis, nous (enseignants et étudiants) méritons une clarté bel et bien avant la fin de S2 sur laquelle on peut compter.

Observations et Opinions Personnelles

de

Tony Jolley (Contractuel FSESJ)

University Fellowship awarded for Learning and Teaching related to Blended Learning

 (Bourse d’Excellence pour l’Apprentissage et ‘Blended Learning’ dans l’Education Supérieure University of Bournemouth, 2002/3)

05/05/21